"Comment développer notre compréhension des autres, et notamment de nos enfants, et notre empathie ?"
C'est une question que s'est posée le Dr Carl Rogers, créateur du courant de la Psychologie Humaniste (et professeur du Dr Thomas Gordon).
Il a répondu à cette question en s'interrogeant sur 10 points (Vous les retrouvez en fin d'article).
Voici le contenu du 2e point : "Puis-je m’exprimer de façon à communiquer sans ambiguïté l’image de la personne que je suis ?"
Carl Rogers nous confie que, presque à chaque fois qu’il a connu un échec dans une relation d’aide, c’était parce que sa posture manquait d'empathie (point 1 - voir l'article) et d'authenticité (point 2 que nous allons développer ici).
La relation d’aide se définit par « toute relation dans laquelle l’un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez l’autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une plus grande capacité à affronter la vie ».
« Quand je suis face à quelqu’un et que mon attitude reflète mon agacement vis- à-vis de cette personne (mais que je n’en suis pas conscient), ma communication est constituée de messages contradictoires.
Mes paroles communiquent un certain message, mais je communique aussi l’agacement que j’éprouve - de manière non verbale ou de façon détournée.
Cela crée une certaine confusion chez l’autre personne et la rend moins confiante, même si elle ne sait pas exactement ce qu'il se passe en nous. »
« Lorsque dans mon rôle de parent j’omets d’écouter ce qui se passe en moi - à cause de ma propre attitude de défense qui m’empêche de discerner mes propres réactions - c’est alors que se produit ce genre d’échec. »
Carl Rogers ici nous parle de développer notre capacité à nous écouter nous même, à nous connaître. Savoir percevoir nos changements d’humeurs et d’émotions.
« Pour cette raison, il me semble que la leçon la plus fondamentale que doit retenir quelqu’un qui souhaite mettre en place une relation d’aide est qu’il est, en fin de compte, toujours plus sûr de se montrer tel que l’on est ».
Je trouve que c’est une magnifique nouvelle.
En fait, pour être de bons parents nous n’avons pas besoin de faire semblant, pas besoin d’être PARFAITS. Au contraire, pour bien accompagner, il faut apprendre à se rapprocher de soi et à être profondément authentique, congruent, afin que tous les signaux que nous envoyons concourent au même message.
Pour terminer sur ce point, Carl Rogers nous confie :
« Si dans une relation donnée mon attitude est assez congruente, si aucun sentiment qui se rapporte à cette relation n’est caché soit à moi-même soit à l’autre, alors je peux être presque sûr que cette relation sera aidante.
Une autre façon d’exprimer cela, qui peut paraître étrange est que, si je peux établir une relation d’aide avec moi-même (si je peux effectivement être conscient de mes propres émotions et les accepter), alors il y a beaucoup de chances pour que je puisse établir une relation d’aide envers quelqu’un d’autre ».
C’est précisément dans cette optique que je comprends le développement de soi. Je me développe car c’est le seul moyen de pouvoir accompagner les personnes autour de moi de façon juste et efficace. Si je n’ai pas la syntaxe pour comprendre ce qui m’arrive et pour m’accepter tel(le) que je suis – comment puis-je accompagner quelqu’un d’autre ?
Donc, Carl Rogers nous encourage à être clair sur ce qui arrive en nous quand nous sommes dans une relation, et à le communiquer authentiquement. Plutôt que de faire semblant – se cacher et cacher à l’autre ce que nous éprouvons. L’authenticité plutôt que la soi-disant « constance ». La congruence plutôt que le masque de la perfection.
Qu’en dites-vous ?
Nathalie Reinhardt
Fondatrice de l’Association Les Ateliers Gordon
Voici les 10 questions que Carl Rogers nous pose :
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