Grâce à la connaissance des « Obstacles à la communication », elles seront plus belles...
Comme chaque année à la même époque, on s’organise, on prépare les itinéraires, on choisit les haltes où chacun pourra se dégourdir les jambes, on choisit les jouets des enfants et on prépare un pique-nique.
C’est un vrai soulagement de pouvoir partir en famille pour rendre enfin visite aux parents éloignés et changer de cadre, loin des devoirs et des leçons. Les enfants aussi sont contents, un tantinet déchainés d’ailleurs. Chacun anticipe les bons moments que nous allons passer et après la période + ou - pénible du confinement nous avons besoin de renouer nos liens familiaux.
Ca y est, on boucle les valises et c’est le départ. Nous prenons la route tout joyeux. Et à peine avons-nous parcouru les premiers kilomètres que la première dispute entre les enfants éclate « c’est mon livre, rends-le moi ! » « non c’est le mien… maman, elle est méchante !!!!!! » Et l’un tire sur le livre et le déchire. L’autre lui donne une tape sur le bras et voilà, les deux pleurent.
Ah non !!!! pas ça… Pas de dispute dans la voiture, cela énerve le conducteur et crispe le passager. Moi en l’occurrence. Je respire un bon coup. J’ai suivi une formation aux Ateliers Parents, c’est le moment de pratiquer. C’est quoi déjà ce qu’il faut dire ? Ah oui cela me revient. Je me tourne et je déclame fièrement : « vous savez, vous pourriez communiquer au lieu de vous crier dessus et de vous taper. Par exemple au lieu de taper ton frère, tu pourrais dire : « je suis en colère quand tu prends mon livre sans me demander » et toi tu pourrais demander à ta sœur si elle veut bien te prêter son livre avant de le prendre. »
Hélas, mon discours n’a pas eu le succès escompté, bien au contraire, les cris ont redoublé et ma fille m’a accusée de toujours défendre son petit frère contre elle. L’ambiance dans la voiture s’est encore dégradée. Le calme n’est revenu que quand le plus jeune s’est endormi fatigué d’avoir pleuré. Je n’étais pas fière de moi et je me demandais pourquoi je n’ai pas réussi à calmer les enfants et surtout à leur apprendre une bonne méthode pour résoudre leurs problèmes. Finalement je ne les ai pas aidés, et c’était pourtant bien mon but. Aucun ne s’est senti compris, aucun n’a pu exprimer sa déception, sa colère ou simplement ses objectifs initiaux. Et surtout je n’ai pas réussi à éveiller leur compassion l’un pour l’autre… Et soudain je me suis souvenue d’un jeu de rôle que notre formatrice nous a fait jouer pendant l’Atelier Parents. C’était un cas qui démontrait que conseiller quelqu’un, quand une situation est tendue, cela ne marche pas ! Le conseil fait partie des « 12 obstacles à la communication ».
Bon j’avais oublié. Ce n’est pas grave car j’ai pu vérifier que conseiller en effet ne marche pas quand tout le monde est déjà énervé. Et constater que j’avais cette tendance, pensant sincèrement être utile. Comme beaucoup autour de moi. Ah je vais m’en souvenir à la prochaine dispute et je les aiderai plutôt à exprimer leur mécontentement et… je verrais si l’écoute active ça fonctionne. Je suis curieuse de voir les résultats de ce changement de positionnement pour moi.
Ah j’ai presque hâte que la prochaine dispute arrive ;-) . Oh cela ne va pas tarder, il y aura sans doute de nombreuses occasions d’utiliser les outils de communication que notre formatrice nous a appris, y compris au sein dans notre couple.
Et oui, les vacances ne sont pas toujours aussi idylliques que nous le souhaitons. Toutefois, malgré les difficultés inévitables que nous rencontrerons nous vivrons aussi des moments de bonheur et de beaux partages d’activités et de jeux, qui resserrent les liens entre parents et enfants. Et nous avons à notre disposition des outils éprouvés de communication comme l’écoute-active, les messages-je et la résolution de conflits, qui nous aideront à mieux gérer nos dissensions. Et nous en sortirons tous grandis.
Alors à vous tous, je vous souhaite un bel été et de belles vacances ressourçantes ! Prenez soin de vous.
Par Brigitte Graff, formatrice Gordon
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