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Photo du rédacteurLes Ateliers Gordon

Quels sont les risques de ne pas écouter vraiment un enfant/ado ?


L'attitude-type face au problème d'un enfant (ou d'un adulte) est de dire quelque chose, et non de les écouter.


Souvent lorsque l'adulte s'exprime à l'enfant concernant son problème, il utilise des réponses typiques, que Thomas Gordon appelle les obstacles à la communication parce qu'elles bloquent souvent chez l'enfant (ou chez l'adulte) toute poursuite de la communication.

(Voir l'article précédent qui illustre les 12 obstacles à la communication)


Voici les effets qu'ils a constaté sur l'enfant de leur utilisation


"Elles peuvent aussi avoir des effets destructeurs

  • sur l'estime que l'enfant a de lui-même,

  • et également sur la relation même des parents avec l'enfant.


Le haut risque que comportent les 12 obstacles est de provoquer chez les enfants une ou plusieurs des réactions suivantes :

  • ils s'arrêtent de parler

  • ils se mettent sur la défensive

  • ils discutent et contre-attaquent

  • ils se sentent inadaptés, inférieurs

  • ils éprouvent du ressentiment, de la colère

  • ils se sentent coupables ou méchants

  • ils ne se sentent pas acceptés tels qu'ils sont

  • ils sentent qu'on ne leur fait pas confiance pour résoudre leurs propres difficultés

  • ils se sentent incompris

  • ils ont l'impression que leurs sentiments ne sont pas acceptables

  • ils se sentent interrompus, coupés

  • ils se sentent frustrés

  • ils se sentent contrains à témoigner en tant que suspects et soumis à un contre-interrogatoire

  • ils ont l'impression que leurs parents ne pas intéressés"


Voici 3 témoignages très touchants de la prise de conscience de parents


"Auparavant, je crois que c'était surtout moi qui parlais. S'il disait quelque chose comme : "Je n'aime pas mon prof", je disais "Eh bien tu ne devrais pas le détester" ou "elle fait de son mieux"... Je sais maintenant que ça bloquait leur réflexion.


"J'ai plus d'une fois accompagné les enfants chez le docteur ou chez le dentiste, et pendant tout le trajet ils se plaignaient : ils ne voulaient pas de piqure, ou il détestaient le docteur. Pour essayer de les réconforter, je niais leurs sentiments en disant : "Bah! Tu n'as pas si peur que ça de voir le docteur.", etc. Mais j'avais tort, j'en suis convaincue aujourd'hui... Si quelqu'un leur dit qu'ils ne doivent pas éprouver tels sentiments, ils ont l'impression d'être en tort, que quelque chose ne va pas chez eux puisqu'ils ont peur et ça ne leur donne par une bonne image d'eux-mêmes."


"Quand Tim a commencé d'aller à la maternelle, il rentrait à la maison sans souffler mot de ce qui s'était passé le matin. Je lui posais des questions directes, il ne voulait pas répondre... Alors j'ai commencé à remarquer qu'il répondait rarement à toute question directe. C'est très frustrant pour une mère enseignante d'avoir un enfant qui ne veut pas parler quand on l'interroge... J'ai découvert très vite que mon habitude de questionner Tim directement le mettait dans une position très vulnérable. Il avait horreur d'avoir tort. Aussi, plutôt que de répondre mal à une question, il préférait ne pas répondre du tout. Une semaine durant je me suis écoutée et j'ai entendu le son strident de ma voix. Ce fut une sévère révélation. La stricte objectivité, l'attitude de juge impartial qui marchait si bien dans ma classe bloquait mon petit enfant de 5 ans. Sa seule défense, c'était le silence. Alors j'ai commencé à découvrir que je pouvais obtenir des réponses par des manières plus douces. Si j'étais patiente, si j'écoutais attentivement, il m'arrivait de l'entendre raconter quelque chose sur sa journée d'école... Petit à petit, il a commencé à s'ouvrir et m'a laissé entrapercevoir son moi intérieur."



Extraits du livre "Parents Efficaces au quotidien" écrit par Thomas Gordon


 

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