Je suis interpellée par le nombre de fois où je suis face à des personnes entourées d'amour, et qui, finalement, semblent être seules face à leurs émotions et ressentis.
Vous l'avez peut-être déjà expérimenté, moi oui 😞
Aimer ne suffit pas s'il ne permet pas d'être vraiment relié, de façon authentique, à l'autre. Et vous savez quoi ? C'est quelque chose qui peut se passer dès notre enfance.
Avant que je ne découvre l'approche Gordon, j'étais plutôt du genre à détourner le sujet quand… par exemple, ma fille chutait, se griffait le genou et se mettait à pleurer. Alors, je trouvais une astuce pour détourner son attention. Je trouvais ça cool, je pensais que ça lui apprenait à ne pas rester trop centrée sur sa douleur et à surmonter cet événement « banal » à mes yeux.
J'ai appris en lisant « Éduquer sans punir », que cela lui permettait juste d'intégrer que, ce qu'elle ressentait, n'était en fait, pas important.
Au début, j'ai eu peur de reconnaître ce qu'elle vivait. J'avais peur probablement d'être aspirée dans un tourbillon de larmes et de cris qui m'auraient moi-même déstabilisée😵💫
Peut-être même qu'au fond de moi, j'avais peur : si je prenais le temps de reconnaître ce qui se jouait pour ma fille, alors elle serait incapable de s'en sortir et j'en ferai une personne uniquement autocentrée sur sa personne.
Hé bien... pas du tout ! 🥳
Lorsque j'ai découvert l'écoute active et que je l’ai pratiquée, la première chose qui m'a bluffée a été la rapidité avec laquelle j'ai pu constater sa force et son efficacité.
En fait, ma première intention avec l’écoute active était de pouvoir gérer mon inconfort face aux tempêtes émotionnelles de ma fille. Et ça a marché du tonnerre !
Un simple « oh ! On dirait que tu as mal ! » était bien plus efficace que « oh ! Regarde cet avion qui passe dans le ciel ! » Ça, c'était le premier effet Kiscool 😉
Vous êtes peut-être en train de vous demander où je veux en venir... patience, j'y viens.
Là, on parle d'un simple genou écorché. Mais il peut en être de même avec un choix de tenue vestimentaire, une dispute avec une copine, la peur d'un insecte, l'appétit, un devoir à faire, le choix d'une activité sportive, les goûts musicaux, etc... hé bien toutes ces expériences vécues, quand elles sont régulièrement
niées (« arrête de pleurer pour ça! »),
jugées (« en même temps, si tu avais plus travaillé... »),
questionnées (« mais pourquoi tu ne lui as pas répondu ça ? »),
détournées (« allez viens, on va prendre un goûter pour te changer les idées »),
voire même ridiculisées (« c'est ça ton problème ? Attends d'être adulte et tu verras ! »).
TOUTES ces réponses que l'on fait viennent instiller, de façon pernicieuse et sous-marine des messages d'inacceptation de ce que vit l'enfant.
Et on se retrouve tout étonné, quand, à l'adolescence, ou même avant, ils ne veulent plus nous parler, nous raconter leur journée... 🙃🙃🙃
Vous le voyez le lien avec ma situation du début ?
Aimer ne suffit pas s'il ne donne pas l'espace d'être authentique avec ceux que l’on aime 💗
Nous avons toutes et tous besoin, pour nous sentir en lien et connectés, d'avoir l'espace suffisant d'être nous-même, y compris dans les moments difficiles, dans les moments où nous sommes fragiles.
C'est d'ailleurs dans ces moments-là que nous avons le plus besoin d'être entouré, choyé, soutenu et supporté ! C'est ça, Aimer.
Et c'est parce que, dans ces moments-là, nos enfants savent qu'ils peuvent compter sur notre présence, notre accueil et notre écoute qu'ils développeront la capacité de faire face à leurs problèmes futurs. Ça, c'est le deuxième effet Kiscool ! 😎
Car être présent, soutenant, accueillant ne veut pas dire trouver les solutions à la place de...mais ça, ça fera l’objet d'un prochain article !
Par Camille Dequirez, "Les Petits Cailloux de Camille", formatrice Gordon
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